[TEST] Aggelos – Le Wonder Boy du présent

« Cela ne révolutionne pas le genre… » vous avez déjà vu cet argument sur un test écrit ou à travers d’une vidéo ? Moi oui, très souvent. C’est assez stupide, car cela reviendrait à reprocher un jeu de ne pas proposer quelque chose de foncièrement inédit. Je suis au courant qu’il est propre à l’Homme de varier ses expériences afin de ne pas subir la lassitude. Néanmoins, il ne faut pas oublier que certains jeux très familiers à nos expériences passées peuvent s’avérer plus amusants que ceux qui souhaitent réinventer la roue.

Tout cela pour dire que le jeu dont on va traiter lors de ce test, Aggelos, fait partie de ces titres très classiques, mais suffisamment bien exécutés pour surpasser les modèles dont il s’inspire. Rien que le nom du studio devrait vous mettre la puce à l’oreille sur la principale source d’inspiration d’Aggelos : Wonderboy Bobi.
Effectivement, tous ceux qui auront joué à des jeux Monster World (spin-off des Wonder Boy) sur Master System ou MegaDrive ne seront pas dépaysés. On y retrouve ce chara-design assez mignon style manga, un gameplay relativement addictif et le monde type heroic-fantasy très coloré. Alors, prêt à sauver le royaume de Lumen ?

Date de sortie : 19 juin 2018
Développeur - Éditeur : Storybird Games - PQube, Look At My Game
Supports principaux : PC, Switch, PS4, Xbox One
Metroidvania à quel point ? Très fortement, Aggelos remplit parfaitement les conditions d'un Metroidvania (un monde qui se dévoile de plus en plus à force d'acquérir de nouvelles capacités).
Durée de vie : Environ 8 heures
Difficulté : Normale (Normal) - Extrêmement difficile (Difficile)
Prix : 14,99€

FAISONS SIMPLE, FAISONS BIEN

Vous aimez sauver une princesse et le monde d’un ennemi avec le scénario le plus manichéen du monde ? Parfait, moi aussi. Le but du jeu est simple : Récupérer quatre orbes (représentant les éléments Terre, Eau, Feu, Air) dans le but d’accéder au monde des ténèbres et défoncer les gens pas gentils.
Chaque orbe est disposée dans un temple différent avec un boss au bout, et un nouveau pouvoir à récupérer au milieu. N’importe qui ayant déjà joué à un jeu Zelda connaîtra cette routine, et elle est formidablement bien exécutée dans Aggelos. On traverse des environnements colorés qui diffèrent les uns des autres avec en prime un côté Metroidvania bien prononcé où ces nouveaux pouvoirs permettent non seulement d’explorer toujours davantage le royaume de Lumen, mais d’accéder à des petits recoins inaccessibles auparavant. Cela a l’air lambda ce que je raconte, mais Aggelos propose un rythme excellent, jamais le jeu paraît long ou fastidieux, tout s’enchaîne bien et on a juste envie d’une chose : Voir la suite jusqu’aux crédits de fin.

Aggelos propose tout le charme d’un bon vieux rétro avec ses mécaniques simples mais efficaces, tout en apportant le confort d’un jeu moderne avec une maniabilité irréprochable. On sent toute la passion qui animait François Pérez (le développeur principal du jeu sur tous ses aspects) pour les jeux de son enfance, tout en proposant une expérience au goût du jour. La difficulté est équilibrée et croissante, si le début est plutôt facile, vers le troisième temple, ça se corse bien sans être infernal (sauf en Difficile, là par contre préparez-vous à suer). Ce Metroidvania est une véritable madeleine de Proust pour tous les nostalgiques du garçon merveilleux.

Glouglouuuuu~

WONDER BOY IV EXISTE AU FINAL

Armé de votre épée de départ, vous attaquez sans relâche les divers adversaires que vous croisez. Les ennemis vaincus délivrent de l’expérience pour gagner en niveau, influant modérément sur votre attaque et votre défense, mais aussi de l’argent qui sera nécessaire pour faire quelques emplettes. Il sera quasiment indispensable d’être bien équipé avant d’aller s’aventurer dans des zones inconnues. Effectivement, les nouvelles épées et armures augmentent bien plus les statistiques que le gain en niveau, qui n’offre qu’un petit confort supplémentaire. N’importe quel fan de Wonder Boy sait à quel point les coffres peuvent s’avérer important en ce qui concerne l’obtention d’un certain pactole, Aggelos n’échappe pas à la règle. Que tous ceux qui redemandent du bon vieux Wonder Boy soient ravis, Aggelos EST le jeu que vous cherchez.

On retrouve ce même gameplay extrêmement satisfaisant et addictif où chaque ennemi éliminé offre toujours cette petite sensation de plaisir qu’on redemande sans cesse (putain de dopamine). Ces décors chatoyants et très colorés qui nous transportent dans un univers plaisant où on apprécie s’y aventurier. Enfin, les situations variées où chaque nouvelle zone apporte ses nouvelles mécaniques et challenges. Que François soit fier de son titre, il respecte parfaitement la franchise dont il s’inspire le plus.

J’suis bien équipé (ah, et le jeu est disponible en français, sait-on jamais) !

CLASSIQUEMENT EXCELLENT

Une image est supérieure à mille mots. Les temples d’Aggelos suivent, comme on l’a dit, le même principe que ceux des donjons des Zelda, mais transposé dans un plate-former 2D. Il faut d’abord trouver le nouveau pouvoir en question sous forme d’une bague représentant l’élément du temple en cours, résoudre quelques énigmes et battre le boss au bout. Celui-ci donnera l’un des X objets permettant d’accéder à des failles vers le monde des ténèbres déverrouillant le, plutôt décevant, temple final et sauver le monde. L’aventure, structurée de façon très classique, mais efficacement, suit à la lettre ce qui faisait le charme des jeux des années 80-90 à savoir une boucle de gameplay simple à comprendre, mais indémodable. En plus, on aura du backtracking agréable au fil de notre progression, permettant d’obtenir de nouveaux power-up et capacités permettant d’augmenter la barre de vie, de mana, et bien plus encore.

Malgré son air simple au prime abord, triompher du titre ne sera pas une mince affaire. Quiconque voudrait tenter Aggelos en Difficile devrait déjà le réaliser en Normal (y a du challenge vers la fin), puis assimiler les patterns des ennemis et trouver des stratégies. Si en Normal, on peut (potentiellement) battre les boss de façon bourrine, c’est loin d’être le cas dans la difficulté supérieure quand 4-5 coups peuvent être largement suffisant à nous mettre un Game Over. A noter qu’une note finale sera adressée au joueur selon ses performances (plus précisément le pourcentage de complétion et le nombre de morts). De quoi inciter le joueur à recommencer pour montrer à Aggelos qui est le patron, on y rejoue avec plaisir. Si pendant votre aventure qui durera environ 8 heures, vous vous retrouvez bloqué à ne plus savoir quoi faire, une voyante vous guidera sur quoi faire ensuite.

Alors, ça vous en bouche un coin ?

TU NOUS CACHES RIEN, N’EST-CE PAS ?

La description sur Steam parle d’Aggelos comme semblant « tout droit sorti de l’ère des jeux 16 bits », mais il a plus l’apparence d’un titre Master System ou PC Engine. Bon, on va pas blablater des heures sur les spécifications techniques des vieilles consoles, mais il est vrai qu’Aggelos a davantage la tête d’un jeu 8-bits… Rien de bien grave néanmoins, le Metroidvania a beaucoup de charme et certains sprites vraiment énormes (les boss !) sont irréprochables. Je trouve néanmoins les musiques assez anodines, elles font le travail, et c’est tout. Pas réellement de thème entraînant à signaler, dommage !

Si vous comptiez y jouer sur clavier (on ne juge pas, je l’ai bien fait pendant longtemps), vous aurez 3 sets proposés, mais impossible de remapper soi-même les touches. Du côté des manettes, vous pourrez réorganiser les touches comme bon vous semble, mais impossible de jouer au D-Pad. Vous devrez forcément vous déplacer au stick. C’est peut-être, surprenamment, le plus gros point noir du titre, car cette impossibilité de configurer comme bon nous semble les touches peut forcer le joueur à jouer à Aggelos d’une façon inconfortable. À en juger les avis Steam, je ne pense pas me tromper en disant que ça peut en rebuter plus d’un.

Vous voulez essayer Aggelos ? Une démonstration relativement différente du produit final est disponible ici : https://forzapedro.itch.io/aggelos. J’insiste, le jeu complet diffère beaucoup de cette démo.

Le temple de l’air est plutôt long à accéder.

POINTS NEGATIFS

  • Une bande-son quelconque.
  • Une histoire plan-plan manichéenne.
  • Le système de mapping des touches qui rend très perplexe.
  • Le dernier temple est vraiment décevant, on aurait aimé mieux comme conclusion.

POINTS POSITIFS

  • Gameplay très agréable avec une excellente maniabilité.
  • Le rythme parfaitement bien maîtrisé avec aucun temps mort, l’ennui est banni.
  • La madeleine de Proust qu’il faut aux nostalgiques des Wonder Boy.
  • Des graphismes colorés et agréables qui, bien que pas vraiment 16 bits, n’est pas du tout à jeter au contraire !
  • Les donjons « à la Zelda » qui fonctionnent très bien.
  • Une difficulté progressive et remarquablement bien dosée.

Il ne paye pas de mine cet Aggelos, mais il s’agit probablement de l’un des Metroidvania qui arrive le mieux à s’inspirer, et même surpasser les jeux dont il s’inspire. Avec son gameplay grisant et addictif, ses graphismes mignons et colorés, n’importe quel fan de Wonder Boy devrait être aux anges. Et les autres alors ? Si les quelques problèmes liés au mapping des contrôles ne vous rebutent pas, foncez, vous ne regretterez pas ! Aggelos est un excellent Metroidvania à n’en point douter !

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