[TEST] Islets – Direction les cieux !

Nous revoilà sur une autre réalisation indépendante Metroidvaniaesque, ici réalisé par les 2 frères Thompson : Eric le compositeur des musiques, et Kyle s’étant occupé du game design, de l’art et du code.
Dans cet univers, vous allez prendre contrôle de Iko, une petite souris guerrière, qui va s’engager dans une quête épique afin de sauver le monde là où beaucoup d’autres ont échoué !
Embarquons ensemble dans ces moultes péripéties qui nous attendent afin de savoir si notre envolée en vaut le détour !

Date de sortie : 24 Août 2022 (Steam)
Développeur - Éditeur : Kyle Thompson - Armor Games Studios
Supports principaux : PC – Nintendo Switch – Xbox Series – Xbox One
Metroidvania à quel point ? Très fortement, Islets remplit parfaitement les conditions d'un Metroidvania (un monde qui se dévoile de plus en plus à force d'acquérir de nouvelles capacités).
Durée de vie : 7 à 10 heures de jeu
Difficulté : Moyenne, mais peut s'avérer être une bonne porte d’entrée pour les néophytes du genre
Prix : 19,50€

UNE AVENTURE LIMPIDE

Tout d’abord, la première chose à noter dès les premiers pas dans Islets est la fluidité exemplaire dont fait preuve le jeu. L’interface, les déplacements du personnages, la transition vers les autres niveaux, tout se comporte de manière très agréable et fluide. Il est à noter sur Nintendo Switch un temps de chargement vraiment long à l’ouverture du jeu. La fluidité se maintient néanmoins une fois qu’il a fini de charger sur la console de Nintendo.

Et la bonne surprise ne s’arrête pas là, car une fois plongé dans le jeu, les phases d’action et de plateformes que bénéficient le titre s’avèrent intéressantes et variées. Progresser peut prendre divers aspects. Il sera nécessaire de réussir à passer des phases de plates-formes plus ou moins challengeantes, mais également, de trouver un moyen de débloquer les passages qui nous barrent la route en usant à notre avantage les aptitudes et l’environnement à disposition, et aussi il faudra en découdre avec des ennemis. Même si au final, on peut trouver peu d’originalité dans le contenu proposé, le jeu se renouvelle assez pour continuer à captiver notre attention au fil de l’aventure.

Si le bestiaire est décemment variée, on peut pester qu’on rencontre bien plus souvent un certain type d’ennemis que d’autres. Heureusement, les combats sont engageants grâce aux deux armes que l’on possède : l’épée et l’arc. Cela permet d’appréhender de manière différente une même situation de jeu. Et puis, la panoplie d’attaques des ennemis varie suffisamment pour ne pas nous ennuyer. En les vainquant, on va pouvoir acquérir des ressources à dépenser auprès de divers personnages afin de débloquer des améliorations et de nouvelles capacités pour Iko. Cela est implémenté avec une courbe de difficulté relativement bien équilibrée, même s’il y a un problème d’équilibrage à certains moments au niveau des gains reçus par rapport au risque.

Et en parlant des ennemis, il faut notamment parler des plus forts d’entre eux : les boss ! Il en existe une petite quinzaine. Chacun possède des patterns qui leurs sont propres et proposent un challenge en accord avec le moment de leur apparition dans le jeu.
Le plus intéressant est la diversité de nos rencontres avec ces derniers. que cela soit lié à un pan scénaristique, par le fait qu’ils nous surprennent en pleine exploration, ou même qu’on les combatte façon Shoot’em up avec un bateau volant ! Un soin est ainsi apporté au contexte de notre rencontre avec ces derniers, apportant de la cohérence qui enrichit l’expérience de jeu.

Mais pourquoi avoir parlé précédemment du bateau volant ? Eh bien, il s’avère qu’Islets n’offre pas qu’un gameplay de Metroidvania classique basé sur la plateforme, mais aussi des séquences de Shoot’em up. Ainsi, on sera amené à contrôler un véritable petit vaisseau qui pourra aussi bénéficier de diverses améliorations. Cela permettra de traverser les cieux pour rencontrer des personnages, mais aussi de vivre de petites phases d’exploration et de combats. Même si ce contenu est proposé dans une moindre mesure, cela apporte un véritable petit plus au jeu, surtout quand ces différentes phases de gameplay s’intègrent correctement entre elles. Et puis, ce petit bateau volant en aura bien besoin pour voyager d’île en île afin d’avancer dans notre quête principale !

RECOLLER LES MORCEAUX DE L’ARCHIPEL

L’objectif principal du jeu est de recoller les cinq grandes îles ensembles et de battre les trois grandes bêtes. Cela permettra à terme de sauver le monde qui est en danger sous leur joug. Il faut dire que c’est une manière originale d’implémenter de la progression dans un Metroidvania : il faut rassembler les îles en activant certains mécanismes en leur sein, connectant des morceaux de maps bien distincts, ce qui donne de nouvelles possibilités d’exploration.

Désormais, parlons de la carte. Cette dernière est assez grande et riche en contenu pour maintenir notre intérêt tout au long du jeu. Néanmoins, les séquences de backtracking nécessaires risqueront d’être redondantes par moments. Cela est dû à une linéarité dans la dispositions des zones de jeu et de lacunes en ce qui concerne la multiplicité des d’interconnexions entre ces dernières. Différents portails existent pour faciliter nos déplacements dans ce monde et réduire ces allers-retours, mais cela n’empêche pas ces petites phases répétitives de se manifester. Aussi, il arrive que l’on ne sache plus où aller, mais cela peut être réglé en demandant des indications sur le prochain endroit à visiter pour avancer dans notre quête à un personnage en particulier.

Cela dit, la progression du jeu reste typique du genre en se dévoilant au fur et à mesure que le personnages débloque de nouvelles capacités. Ces dernières sont assez classiques hormis une ou deux qui ont le mérite d’offrir une nouvelle façon d’appréhender le level design du jeu. Aussi, différents collectibles seront à découvrir et à chercher pour améliorer les compétences de notre héros, pour augmenter le nombre de ressources, et la vie que l’on possède. Ils sont généralement bien parsemés à travers le monde et il faudra faire preuve de curiosité pour trouver les trouver.

Notamment, certains collectibles en particulier nous offrent trois propositions d’amélioration aléatoire possible. Cela donne l’impression au joueur d’avoir le choix, et même si on peut considérer ce système d’amélioration comme simple (pas d’arbre de compétences ou de système complexe d’équipements), cela change de la routine traditionnelle dans un Metroidvania. Par contre il arrive de temps en temps qu’aucune des améliorations proposée nous intéresse et la satisfaction de la récompense pour les efforts fournis s’en voit diminuée.

UN AZUR DE TOUTE BEAUTÉ

Le jeu propose des environnements variés dont la plupart nous font ressentir que l’on est dans les airs, et qu’est ce que ça fait du bien ! Dans certains Metroidvania, on a tellement l’habitude d’être cloisonné dans des milieux souterrains, des bâtiments et d’avoir les pieds toujours collés sur terre que l’expérience proposée par Islets en est rafraîchissante.

À travers une direction artistique sobre mais emblématique et adorable, cette œuvre créée par deux frères américains émane une atmosphère relaxante et singulière. Le jeu séduit visuellement en explorant la profondeur des décors ainsi que les variations de lumière, créant un environnement organique qui réagit au passage du personnage. Cependant, cette simplicité peut parfois être perçue comme trop évidente, risquant d’engendrer une certaine répétitivité dans les décors, où peu de zones se démarquent visuellement dans un même biome.

En ce qui concerne le scénario du jeu, il se distingue par sa légèreté et nous introduit à plusieurs personnages récurrents. Malgré sa simplicité, il suscite un attachement envers ces personnages grâce à leurs comportements qui peuvent nous faire les apprécier ou les détester. De plus, ces personnages évoluent au fil du temps, ce qui, bien que de manière plutôt ordinaire, permet de s’y attacher tout au long d’une narration parsemée d’un humour absurde qui ne manque pas de nous faire sourire.

Passons maintenant à la bande-son du jeu. Elle est à l’image du reste : simple mais efficace. Elle accompagne parfaitement les visuels en renforçant le propos du jeu lors des différentes séquences de gameplay, bien qu’elle ne soit pas particulièrement marquante. De plus, la musique se répète un peu trop souvent lors des affrontements avec les boss. Les effets sonores, quant à eux, sont bien intégrés, agréables à l’oreille, et servent correctement les mécaniques de jeu, contribuant à une ambiance à la fois relaxante, sobre et moderne.

POINTS NEGATIFS

  • Les environnements peuvent sembler répétitifs pour un même biome.
  • La linéarité des zones de jeu entraîne parfois un back-tracking qui n’est pas toujours intéressant.
  • Problèmes de balance concernant la difficulté de certains ennemis et les gains reçus.
  • Le système d’amélioration peut parfois manquer d’engagement.
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POINTS POSITIFS

  • Des boss variés avec des patterns intéressants.
  • Une direction artistique charmante et reposante.
  • Un gameplay riche proposant des phases de jeu variées.
  • Une courbe de difficulté globalement engageante.
  • Un univers plaisant.
  • Un scénario léger mais bien amené.
  • Une approche rafraîchissante du genre du metroidvania.

Islets offre une aventure céleste et originale, simple mais efficace. Son esthétique sobre et charmante, associée à un gameplay vraiment plaisant et surprenant, en font une expérience mémorable. Cependant, malgré ses qualités, ce n’est pas l’expérience vidéoludique de l’année en raison de sa simplicité et de certains défauts d’équilibrage. Il ne faut donc pas s’attendre à une expérience exceptionnelle, mais plutôt à une aventure légère et diversifiée. C’est précisément cette qualité qui peut en faire une excellente introduction au genre pour les débutants. En somme, Islets apporte une bonne bouffée d’air frais dans le paysage vidéoludique des Metroidvanias.

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